Les Mirage2000
De Dassault


Mirage 2000B


Mirage 2000D


Mirage 2000B


Mirage 2000C


Mirage 2000B


Mirage 200C


Mirage 2000D

Caractéristiques du mirage 2000C/RDI

Type :monoplace de chasse

Moteur : un turboréacteur SNECMA M53-P2 d'une poussée de 64,3 kN (6 558 kgp) à sec et 95,1 kN (9 700 kgp) avec postcombustion

 

Dimensions Masses
longueur
hauteur
envergure
surface alaire

14,36 m
5,20 m
9,13 m
41,00 m²

masse à vide
masse au décollage (lisse)
masse maxi au décollage
charge militaire
carburant interne
carburant externe

7 500 kg
10 860 kg
17 000 kg
6 300 kg
1 980 kg
1 180 kg

Performances
vitesse ascensionnelle
vitesse minimale
vitesse maximale au niveau de la mer
vitesse maximum continue
vitesse d'approche
vitesse d'atterrissage
plafond opérationnel

305 m/s
185 km/h
Mach 1,2
Mach 2,2
260 km/h
230 km/h
18 000 m

rayon d'action hi-hi-hi
rayon d'action hi-lo-hi (interdiction)
rayon d'action hi-lo-hi (appui tactique)
rayon d'action lo-lo-lo
distance de convoyage
facteurs de charges limites
facteurs de charge extrêmes

1 850 km
1 480 km
1 200 km
925 km
3 355 km
+ 9/- 4,5 g
+ 13,5/- 9g

Armement interne : Deux canons GIAT 30 DEFA M554 de 30 mm à 125 obus par arme.

Radar : Thomson-CSF RDI

Caractéristiques du mirage 2000N

Type : biplace d'attaque nucléaire et conventionnelle

Moteur : un turboréacteur SNECMA M53-P2 d'une poussée de 64,3 kN (6 558 kgp) à sec et 95,1 kN (9 700 kgp) avec postcombustion

Dimensions Masses
longueur
hauteur
envergure
surface alaire

14,55 m
5,15 m
9,13 m
41,00 m²

masse à vide
masse au décollage (lisse)
masse maxi au décollage
charge militaire
carburant interne
carburant externe

7 600 kg
10 960 kg
17 000 kg
6 300 kg
1 920 kg
1 180 kg

Performances
vitesse ascensionnelle
vitesse minimale
vitesse maximale au niveau de la mer
vitesse maximum continue
vitesse d'approche
vitesse d'atterrissage
plafond opérationnel

305 m/s
185 km/h
Mach 1,2
Mach 1,4
260 km/h
230 km/h
18 000 m

rayon d'action hi-lo-hi
rayon d'action lo-lo-lo
distance de convoyage
facteurs de charges limites
facteurs de charge extrêmes

1 200 km
925 km
3 330 km
+ 9/- 4,5 g
+ 13,5/- 9g

Radar : ESD "Antilope 5"

 

Caractéristiques du mirage 2000 D & S

Type : biplace d'assaut conventionnel tout temps

Moteur : un turboréacteur SNECMA M53-P2 d'une poussée de 64,3 kN (6 558 kgp) à sec et 95,1 kN (9 700 kgp) avec postcombustion

Dimensions Masses
longueur
hauteur
envergure
surface alaire

14,55 m
5,15 m
9,13 m
41,00 m²

masse à vide
masse au décollage (lisse)
masse maxi au décollage
charge militaire
carburant interne
carburant externe

7 600 kg
10 960 kg
17 000 kg
6 300 kg
1 920 kg
1 180 kg

Performances
vitesse ascensionnelle
vitesse minimale
vitesse maximale au niveau de la mer
vitesse maximum continue
vitesse d'approche
vitesse d'atterrissage
plafond opérationnel

305 m/s
185 km/h
Mach 1,2
Mach 1,4
260 km/h
230 km/h
18 000 m

rayon d'action hi-lo-hi
rayon d'action lo-lo-lo
distance de convoyage
facteurs de charges limites
facteurs de charge extrêmes

1 200 km
925 km
3 355 km
+ 9/- 4,5 g
+ 13,5/- 9g

Armement :Toutes les armes conventionnelles (y compris guidées laser), Apache. Masse d'emport maxi : 6,2 t

Radar : ESD "Antilope 5"

 

Caractéristiques du mirage 2000E (export)

Type : monoplace polyvalent

Moteur : un turboréacteur SNECMA M53-P2 d'une poussée de 64,3 kN (6 558 kgp) à sec et 95,1 kN (9 700 kgp) avec postcombustion

Dimensions Masses
longueur
hauteur
envergure
surface alaire

14,36 m
5,20 m
9,13 m
41,00 m²

masse à vide
masse au décollage (lisse)
masse maxi au décollage
charge militaire
carburant interne
carburant externe

7 500 kg
10 860 kg
17 000 kg
6 300 kg
1 980 kg
1 180 kg

Performances
vitesse ascensionnelle
vitesse minimale
vitesse maximale au niveau de la mer
vitesse maximum continue
vitesse d'approche
vitesse d'atterrissage
plafond opérationnel

305 m/s
185 km/h
Mach 1,2
Mach 2,2
260 km/h
230 km/h
18 000 m

rayon d'action hi-hi-hi
rayon d'action hi-lo-hi (interdiction)
rayon d'action hi-lo-hi (appui tactique)
rayon d'action lo-lo-lo
distance de convoyage
facteurs de charges limites
facteurs de charge extrêmes

1 850 km
1 480 km
1 200 km
925 km
3 355 km
+ 9/- 4,5 g
+ 13,5/- 9g

Radar : Thomson-CSF RDM

Armement interne :Deux canons GIAT 30 DEFA M554 de 30 mm à 125 obus par arme.

 

Mirage 2000 : La force de frappe à la française
Il y a vingt ans volait, pour la première fois le dernier-né d'une longue lignée de chasseurs français, creuset des technologies de l'époque. Depuis, les quatre versions du 2000 sont devenues le fer de lance de l'armée de l'aire et le resterons encore longtemps avant d'être progressivement remplacées par le Rafale, à partir de 2005. Seize ans après son premier contrat pour l'exportation, le mirage 2000 est encore en lice pour décroché d'autres, en versions -5 et -9. Il reste, pour toutes ces raisons, un avion unique en Europe et dans le monde.

Après vingt-sept mois seulement consacrés à son développement et dès son premier vol de 65 minutes, le 10 mars 1978, le Mirage 2000 atteignait l'altitude de 12 000 mètres et la vitesse de Mach 1,3. Cela apparut comme un véritable pied de nez aux certitudes qui avaient prévalu au début des années 70 sur l'avenir des Mirages en France, avec des atermoiements décisionnels, et à l'étranger, et à l'étranger, avec le cinglant échec du "marché du siècle", remporté par le F-16. Le 2000 s'annonçais comme l'avion de toute première technologie, avec un recours à la CFAO, aux matériaux composites, ce qui diminuait le poids de plus de 20%, et à des commandes de vol électriques, les premières installées sur un avion européen.Malgré ces innovations, le décollage fut difficile avec un radar RDM (Radar Doppler Multimode, dérivé du Cyrano 500) de Thomson-CSF, et un réacteur Snecma (M-53-5 de 8 500 kgp) en dessous des espérances. Les 37 premiers monoplaces de défense aérienne (version C) et les 14 premiers biplaces (B) réceptionnés par l'armée de l'Air à partir de juillet 1984 en furent dotés, les appareils suivants étant équipés du radar RDI (Radar Doppler à Impulsions) et du réacteur  M53-P2. Livrés à partir de 1988, ces 2000C/RDI emportent, en plus de leurs deux canons internes de 30 mm, deux missiles Super 530D à guidage semi-actif (portée : 35 km) et deux Magic 2 à guidage infrarouge (10 km). Optimisé pour l'interception, le RDI a une capacité look down-shoot down (tir et visée vers le bas) qui lui permet de détecter et poursuivre les intrus en pénétration à très basse altitude. Basés à Orange, Dijon et Cambrai, les Mirage 2000 DA sont désormais les seuls à assurer la défense aérienne du territoire, maintenant que les Mirages F-1 ont été reconvertis dans l'attaque au sol.

Standardisation en NK2 :Le Mirage 2000 N (N pour nucléaire), biplace de pénétration à basse altitude, est arrivé le 20 mars 1988 en escadrons. Il amaintenant complètement remplacé les Mirage IVP, retirés du service après trente ans de veille nucléaire, et les Mirage IIIE, qui emportaient l'AN52. Outre deux Magic 2 d'autoprotection, le Mirage 2000 N emporte le missile préstratégique ASMP (Air Sol Moyenne Portée) d'une puissance de 300 kilotonnes pour une portée de plus de 150 km. Cet engin, dont 90 exemplaires ont été fabriqués par Aérospatiale Missiles, est accéléré par un booster à poudre puis propulsé en croisière, à plus de Mach 2, par un statoréacteur.
    L'époque n'étant plus aux avions monomissions, le 2000 N est également capable d'effectuer des missions conventionnelles, dans son standar NK2, avec des bombes de 250 et 400 kg, comme l'EC 2/4 La Fayette l'a démontré avec succès en ex-Yougoslavie en 1994. Le 2000 NK2 peut également tirer des armements guidés laser mais il reste dans ce cas tributaire d'une désignation de l'objectif, depuis le sol ou d'un autre aéronef illuminant l'objectif, ce qui est loin de correspondre à la majorité des missions. Avant d'être un chasseur-bombardier à la précision redoutable, le 2000 N est aussi un avion d'une spectaculaire manœuvrabilité, doté d'une autoprotection à toute épreuve, comme certains F-15 ont pu le constater à leur détriment lors d'exercices "Red Flag". A Luxeuil, une des bases de 2000 N, une photo, qui fait l'orgueil des pilotes, trône à l'entrée : on y voit un F-15 pris dans le collimateur d'un 2000 N...
    Les 27 premiers Mirage 2000 N au standard K1 seront tous portés au K2 d'ici 2001, à l'atelier industriel de l'aéronotique de Clermont-Ferrand.

En radada à 60 m du sol ! Troisième variante du 2000, le D pour diversifié. Cet avion a aussi été désigné N', ce qui indiquait la paternité du D, et S, pour Strike, dans une version proposée à l'exportation. Le 2000 D est spécialisé dans les pénétration conventionnelles à très basse altitude, par tout temps. Comme sur le 2000 N, le nerf du 2000 D est le radar de suivi de terrain et de cartographie Antilope 5 développé par Dassault Electronique, qui lui permet une navigation au plus près du terrain (à 60 m du sol...), "en radada" comme disent les bombardiers. La navigation et la localisation des objectifs sont par contre plus précises que sur le 2000 N. Le navigateur, appelé dans l'armée de l'Air OSA (officier de système d'armes), dispose de deux écrans multifonctions et d'un et d'un manche situé à droite, qui regroupe vingt fonctions de navigation et d'attaque. L'homme-orchestre de la place arrière est responsable de l'activation des contre-mesures et du réglage du PDL-CT (pod de désignation laser-camera thermique) qui permet le tir de missiles AS-30L et de bombes guidées laser (GBL) de 400 et 1 000 kg, de jour comme de nuit. Un autre désignateur en dotation, le pod Atlis modernisé, n'a qu'une capacité diurne.
    La capacité de frappe des Mirage 2000 D va être considérablement renforcée et modernisée avec l'entrée en service des missiles tirées à distances de sécurité de nouvelle génération, comme l'Apache (portée de 140 km) à partir de 2001, et le Scalp EG (portée de 300 km) à partir de 2003, tirer l'AASM (armement air-sol modulaire), une bombe guidée propulsée, dont près de 2000 exemplaires devraient être commandés. Pointe de l'attaque tout temps à la FAC (Force Aérienne de Combat), le Mirage 2000 D est également pressenti pour assurer des missions SEAD (Suppression of Ennemy Air Defense), en remplacement des Jaguar anti-radar qui seront définitivement retirés du service en 2005 au plus tard. Le 2000 D emporterait dans le cas soit un missile anti-radar américain (le HARM : High Velocity Anti Radar Missile), soit un britannique (Alarm), soit encore un dérivé de l'AASM, choix qui sont toujours au stade de réflexion à l'état-major.
    Les 2000 D pourraient aussi être amenés à assurer des missions de reconnaissance, en emportant une nacelle compacte dont Thomson Optronique a développé le démonstrateur, RESTO. Ce besoin pressant exprimé par l'armée de l'Air pourrait trouver une issue vers 2003.
    Les livraisons de Mirage 2000 D commencées en juillet 1993 (57 appareils sont déjà en service) devraient s'achever mi-2001, sur une production de 86 machines.

Détection jusqu'à 80 nautiques :A la fin des années 80, Dassault et ses partenaires, Matra, Snecma et Thomson se lancent sur leurs fond propres dans le 2000-5 et créent une version polyvalente aux capacités renforcées, destinée à l'export : le 2000-5F.
    L'armée de l'Air, qui n'a pas alors les moyens d'acheter des appareils neufs de cette version, décide un programme de modernisation des trente-sept Mirage 2000 DA les plus récents avec des radar RDY multifonctions. Les RDI ainsi libérés sont remontés sur des mirages 2000 plus anciens, encore équipés de radar RDM. Cette opération, réalisée sur la base de Dijon, prend environ deux mois. Tous les ex-Mirages RDM sont dotés du RDI depuis fin 98. Le RDY, multicible en air-air, détecte une cible à 80 nautiques (150 km), peut traiter simultanément jusqu'à 36 hostiles,
sélectionner les huit plus dangereux, et préguider jusqu'à quatre missiles.

    La force de frappe du -5F est constituée par le Mica (Missile d'interception de combat, et d'autoprotection), le nec plus ultra des missiles air-air qui équipera également le Rafale. Le Mica, d'une portée dépassant les 50 km, possède un autodirecteur actif électromagnétique qui lui permet, dès le lancement, de se verrouiller sur son objectif en s'affranchissant du radar. L'appareil peut ainsi dégager. L'armée de l'Air a déjà commandé 225 de ces missiles, et devrait recevoir, vers 2004, ses premiers Mica à autodirecteur infrarouge. L'arrivée de cette version nécessitera des travaux mineurs d'adaptation concernant la conduite de tir, le câblage et la modification du pylône d'armement extérieur ou il remplacera les Magic 2. L'équipement avec la liaison 16, un système d'échange de données crypté, est "envisagé mais pas encore financé" selon un proche du dossier. Ce système aurait le mérite de permettre une interopérabilité OTAN.
    Près de dix mois de travaux sont nécessaires pour transformer un appareil, dans les usines Dassault de Mérignac et d'Argenteuil. Plus de la moitié du chantier (six mois) se déroule à Argenteuil, où l'appareil est complètement vidé de la plupart de ses équipements, vérifié et complètement rééquipé. Commencées fin décembre 1997, les livraisons devraient être terminées fin janvier 2000 pour une dotation opérationnelle de trente appareils, sept machines étant conservées en réserve.
    Touchée comme toutes les autres aviations militaires par la baisse des crédits, et forcée de moderniser le parc existant (55 Mirage F1CT et 37 Mirage 2000-5), l'armée de l'Air a dû revoir à la baisse ses prévisions de commandes initiales pour les versions DA (153 livrées contre 192 envisagées) et D (86 commandées contre 90 envisagées). Les dotations actuelles de Mirage 2000 (12 escadrons de combat soient près de 250 machines) devraient, selon les projections, tomber à 6 escadrons pour près de 145 avions à l'horizon 2015.

L'importance de l'export : Très tôt, le Mirage 2000 a percé sur un marché international qui, au début des années 80, était déjà monopolisé par le F-18 et le F-18, deux appareils qu'il allait retrouver régulièrement sur sa route. Coup sur coup, deux contrats sont décrochés en février 1982, en Inde et en Égypte, pays qui se fournissaient jusqu'alors chez les constructeurs soviétiques.
L'inde commandera 49 avions pour remplacer ses MiG-21 de défense aérienne (42 monoplaces 2000H et 7 biplaces 2000TH), livrés de décembre 1984 à novembre 1990. Et on peut noter que depuis quelques mois, l'Inde manifeste de nouveau l'intention d'acheter une dizaine d'appareils pour compléter ce parc. L'Egypte choisit de n'équiper que la valeur d'un escadron renforcé, avec 20 appareils (16 monoplaces 2000EM et 4 biplaces 2000BM) livrés de juin 1986 à janvier 1987. Une partie a été assemblée sur place, Hélouan, dans une usine qui s'occupent aussi des F-16 et Alpha Jet. Un troisième contrat est obtenu en décembre 1982, avec le Pérou. Ce pays souhaitait acquérir 26 appareils, mais pour des raisons financières, a du restreindre ses ambitions à 12 machine (10 monoplaces 2000 P et 2 biplaces 2000 DP), livrés d'octobre à décembre 1986.
    Les Emirats arabes unis s'engagent en mai 1983 sur 18 appareils pour remplacer leurs Mirage 5 mais décident, un an plus tard de doubler la mise pour porter leur flotte à 36 appareils désignés sous le standard SAD-8. Ce sont 33 de ces appareils qui vont être portés au standard 2000-9, en plus de l'achat de 30 appareils neufs du même type. Ce nouveau standard devrait être plus polyvalent que le 2000-5, avec des capacités air-sol nettement renforcées, notamment grâce à l'emport d'un dérivé du missile Storm Shadow de Matra BAe Dynamics (rebaptisé Black Shahine) et à la possibilité de tirer des engins guidés laser.
    La Grèce, qui avait, par le passé, acquis 40 Mirage F1, commande la même quantité de Mirage 2000 en juillet 1985, 36 Mirage 2000 EG (monoplaces) et 4 Mirage 2000 BG (biplace) sont livrés entre mars1988 et 1990.
    La Jordanie aurait dû être le sixième client à l'export, avec une commande de 12 appareils passée en 1988 pour livraison en 1991. Mais l'insolvabilité financière du pays, cumulée à ses positions diplomatiques amicales vis-à-vis de l'Irak en 1990-1991 pendant la guerre du Golfe réduisent à néant cette opération. Trois cockpits achevés attendent toujours preneur, dans l'usine d'Argenteuil. L'Irak lui-même est soupçonner d'avoir un temps voulu se procurer une cinquantaine de Mirage 2000 mais là encore, l'insolvabilité du pays, liée au coût du conflit Iran-Irak, et les réserves émises par certains experts français (rétrospectivement, on les comprend aisément...) ont laissé ce projet, avéré ou non, au point mort.
Le Mirage 2000 commence alors son chemin de croix à l'export, essuyant deux sévères revers, successivement en Finlande puis en Suisse et tout récemment en Afrique du Sud. Le Mur de Berlin est tombé, et les constructeurs américains jettent toutes leurs forces sur les moindres marchés à l'exportation. En Finlande, le F-18, pourtant hors compétition, remporte finalement l'appel d'offres au terme de manœuvres discrètes de Mc Donnell Douglas, décortiquées par la suite par les commerciaux de Dassault. De fait, Mc Donnell Douglas, qui connaît bien les mécanismes décisionnels, après avoir vendu des avions civiles à des compagnies nationale, retourne complètement la tendance favorable au 2000-5, en faisant reformuler le cahier de charges finnois, sur mesures pour le F-18... A quelques détails près, l'histoire se répètera quelques semaine après en Suisse, où le F-18 l'emporte à nouveau sur le 2000-5. Ces deux échec sont autant d'arguments pour les Américains qui tentent de saper les chances de l'avion sur tous les marchés potentiels, c'est sur leur terrain de chasse exclusif, Taiwan, que le 2000-5 va prendre sa revanche.
    Dans les derniers mois de 1991, la cote de l'avion français est en pleine embellie avec, à la clé, un marché de 30 milliards de francs pour 60 avions et leur armement. A l'été 1992, le premier des Américains George Bush rentre dans la bataille et obtient la commande de 150 F-16, pensant pouvoir bouter les Français de l'île. Rien n'y fera : le 18 novembre, après que Pierre Joxe, ministre de la Défense, eut mis toutes ses forces dans la bataille, la contrat pour 60 Mirage 2000-5 (48 monoplaces et 12 biplaces) est enfin signé, déclenchant un ouf de soulagement dans l'hexagone. Ces 200-5 export se distinguent du -5F par l'installation de l'ICMS Mk2 (Integrated Counter Measures Systems), un système complet d'autoprotection. Ces appareils ont été livrés de mai 1996 à l'automne dernier.
    Le septième et dernier client en date, le Qatar, se décide à l'été 1994 pour 12 Mirages 2000-5, en remplacement de ses Mirages F-1, revendus par la même occasion à l'Espagne. Les 9 monoplaces et 3 biplaces, tous livrés, disposent de moyen air-sol plus étendus, avec notamment la possibilité de tirer des armements guidés laser.
    Pour l'avenir, la Grèce pourrait s'équiper d'une quarantaine de 2000-5 et décider de rétrofiter une partie, voire la totalité de sa flotte actuelle à ce standard. Mais, c'est surtout en Amérique du Sud (Chili, Brésil) où l'appareil a été présenté lors du dernier salon FIDAE et aussi sur le marché asiatique malgré la crise qui sévit, que Dassault poursuit la prospection du 2000. Ces opérations permettraient de faire durer la chaîne du Mirage 2000 au-delà de 2001...

(article paru dans Le monde de l'aviation n°8 de janvier 99, écrit par Jean-Marc Tangy)


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